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A L'ARRACH'


LES BREVES DU NUMERO 51


Contre-vélorution

Le 30 novembre, Olivier Théron, activiste de la vélorution toulousaine, a été enchristé à la maison d’arrêt de Seysses. Pourquoi ça ? Pour, en avril 2005, jet de yaourt sur la voiture de Nicolas Sarközy de Nagy-Bocsa, alors ministre de l’Intérieur. Mais aussi pour entrave à la circulation et rébellion à la fin d’une manifestation de cyclistes, en février 2004. Et outrage à magistrat, pour la lettre envoyée au juge commentant vertement les conditions dans lesquelles se sont déroulés les procès. Soit quatre mois + deux mois + un mois : en tout sept mois et demi de prison ferme pour cet acharné de la petite reine en lutte avec « la logique automodébile » ! Soutien : velorutiontoulouse@no-log.org

Tradition

Villiers-le-Bel, un après-midi d’été. Au pied d’un immeuble, des enfants font parler des pétards. Une patrouille passe et les course. Un grand frère s’interpose : on est à la veille du 14 Juillet, il est normal que des gosses jouent avec des pétards. Les flics le bousculent en l’insultant. Un autre ado engueule son copain : faut pas chercher les condés. Il prend des coups de matraque. Le père de cet ado, un retraité malien de 69 ans, tente de calmer l’affaire. Une femme-flic lui assène un coup sur la jambe, puis ses collègues le gazent. Le commissaire de Sarcelles recevra la famille, assurant que les policiers, invisibles, s’excusent... Le vieil homme porte plainte. Sans suite. Le temps passe. Puis, le 25 novembre, Larami et Mushin croisent une patrouille. Comme un coup de tonnerre dans un ciel bleu.

Guerre des nerfs

PM Scorpio, fusil Sniper, lance-roquettes 72 LAW, missile sol-air, Kalachnikov, Colt 45, P38… Selon Le Figaro du 7 décembre, l’armement des lascars de quartiers n’a rien à envier à celui de la Task-Force des US marine corps. Ce qui prouverait que, malgré les tirs qui ont odieusement blessé une centaine de policiers lors des récentes émeutes de la banlieue nord de Paris, et malgré l’analyse qu’en fait Joaquin Masanet, secrétaire général de l’UNSA police (« On a voulu tuer des flics, pas les blesser »), les insurgés auront finalement fait preuve de retenue, en regard de l’arsenal à leur disposition. À moins que, et c’est inquiétant, ils ne soient en train de s’activer dans des caves squattées, assemblant hélicoptères de combat et autres aéronefs lanceurs d’engins. Pour équiper leur prochain rodéo ?

Kebab céleste

La Chine semble prendre très au sérieux le réchauffement climatique. Le gouvernement chinois a décidé de purifier le ciel pollué de Pékin avant les jeux Olympiques d’août 2008. Afin de participer à la saine émulation écolo-mondiale, les autorités séviront « contre les vendeurs en extérieur de kebab, dans le cadre de sa campagne de vingt jours contre les pollueurs de rue » (actualites-news-environnement.com, 10/12/07). Déjà, une campagne anti-crachat avait montré la voie de l’éradication des mœurs anti-hygiéniques du pékin de la rue. Airbus, qui a vendu 160 hélicoptères et avions, et Areva, qui vient de fourguer deux réacteurs de type EPR peuvent applaudir de leurs deux petites mains toutes propres.

Lamy, le camarade

Dans une interview à Challenges (08/11/07) titrée « Nous ne pouvons pas nous satisfaire du capitalisme », Pascal Lamy, directeur de l’OMC, atteste : « Le système a tendance à ce que les riches deviennent plus riches dès lors qu’ils accumulent du capital et les pauvres plus pauvres dès lors qu’ils ne sont détenteurs que de leur travail. » Mais où va-t-il chercher tout ça ? Les casquettes couvrant ce crâne d’œuf sont tout sauf prolétariennes : ancien sherpa de Jacques Delors, il est le grand intendant de la mondialisation par le haut, et membre de nombreux think-tank – Rand Corporation, Groupe de Bilderberg, Le Siècle, Notre Europe -, ces coteries de l’Internationale où se pelotent grands patrons, lobbies militaro-industriels, propriétaires de journaux et hauts fonctionnaires. Un spectre hante l’OMC : celui du capitaliste faux-cul.

Despotisme oriental

Dans son genre, Sarkozy est un comique. Seul chef d’État à avoir félicité Poutine pour sa victoire électorale (son parti a fait 98 % en Tchétchénie…), il feint de s’étonner : « Il y avait vraiment pas de quoi s’énerver ! » Les Russes, eux, gardent le sourire et renouent avec l’humour de survie déjà éprouvé sous le régime soviétique. En témoignent ces deux blagues qui circulent sous la chapka : « Pourquoi Poutine a-t-il plusieurs gardes du corps ?… Parce que tout seuls, ils auraient peur. » Ou encore : « Un libéral, un communiste et Poutine se succèdent à la tribune. “Ceux qui voteront pour moi, déclare le libéral, vivront comme aux Etats-Unis.” “Ceux qui voteront pour moi, vivront comme du temps de l’URSS”, annonce le coco. Puis au tour de Poutine : “Ceux qui voteront pour moi vivront”. »


Brèves publiées dans CQFD n° 51, décembre 2007




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