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"La Péniche Alternat" (Paris) - Le 25/05/2006
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Chroniqué "sévèrement" par Bidutchou

Yihaa ! Un bon petit concert en perspective : avec les Vieilles Salopes parmi les cinq groupes de la soirée, ça promet.

J’arrive à la péniche alternat’ sans me perdre (cf. le dernier épisode de mes aventures), et je retrouve une amie à qui j’avais donné rendez-vous. On se pose sur le quai quelques instants avec nos binouzes. Il faut dire qu’on avait prévu le coup et qu’on se doutait que le navire aurait du retard. On s’est donc pointés à 17h30 avec de quoi nous faire oublier la lente fuite du temps.

Vers 18h45 (et oui !), les portes s’ouvrent enfin et le public (plutôt jeune) se presse sur le pont. Mon amie m’astreint à rester en retrait, arguant que "ça sert à rien de faire la queue là-bas". Après quelques minutes, nous nous décidons à bouger pour voir le premier groupe tandis que le guitariste des Piranhas, rencontré furtivement lors d’une manif un mois plus tôt, nous salue brièvement.

Un échange pécuniaire de rigueur précède notre entrée dans la cale. La zik de Monster Cupcake fait alors vibrer fébrilement mes tympas. Je crois d’abord à une blague quand j’entends ces notes qui me font plus penser à de la pop genre The Corrs qu’à du punk. Mais c’est gravement sérieux en fait. C’est bien joué, c’est mélodique, mais je dirais que ça l’est même trop. Mon amie me lance un regard complice, et nous fuyons sur le champ hors de portée de ces guitares trop propres et de ce chant féminin trop mielleux. Nous comprenons alors pourquoi le pont de la péniche est plus peuplé que la cale. Quelques potes de fac nous surprennent par leur présence et nous discutons en attendant l’entrée des Piranhas.

Et ces petits poissons carnivores d’Amazonie me retournent joyeusement les zoreilles. Imaginez une scène remplie par six energumènes et leur attirail : en plus des instruments de base, ces gars ont eu l’idée de rameuter un violon et des percus supplémentaires. Dès les premiers rythmes (pendant les réglages) le couple batterie/bongos montrent l’intérêt de leur association : un rythme haletant, riche en sonorités, quasi tribal. J’ai carrément apprécié les morceaux "country" et "celtique". C’est frais, même si le son était un peu pourave : on entendait bien la voix, mais la guitare était trop forte et saturait. Sur la fin de leur prestation, un type avec un T-shirt d’Etat Second leur demande de laisser la place aux suivants, alors que le groupe a encore trois morceaux en réserve. Le chanteur fait mine d’accepter, mais dès que l’organisateur tourne le dos, le groupe en remet un coup. Scène quasi burlesque.

Nous retournons quelques instants sur le pont pour palabrer. Surtout qu’on vient de nous dire que "le prochain groupe est Etat Second, c’est naze". Ca se passe de commentaires. Cependant, après plusieurs minutes, la musique qui émane de la péniche nous pousse à aller voir ça de plus près. Et le groupe qui joue ne semble pas si mauvais. C’est carré, c’est bien joué, c’est plein d’énergie et les paroles ne semblent pas connes. Les zikos semblent avoir de l’expérience et je finis par me rendre compte que ce sont en fait Les Prouters. Bah merde tiens, j’ai raté la moitié de leur passage. J’ai pas trouvé ça fantasmagorique, mais c’était bien cool.

Ils partent pour laisser la place à des jeunes (très) chevelus arborant les T-shirt de leur propre groupe (je trouve ça bizarre à la base) : v’la Etat Second... Les riffs de guitare posent direct l’ambiance : du gros métal bien basique, avec des paroles bien crades, niveau grande section de maternelle. Ca me fait rire quelques minutes, mais le groupe tourne rapidement en rond. On dirait qu’ils se sont perdus, c’est pas trop le même trip que le reste, surtout que le flyer annonçait "100% punk". Derrière moi, un neuski trentenaire résume la situation : "ça nous laisse dans un état second". Et ouais... Et dire qu’ils ont forcé les Piranhas à abréger pour ça... Les Vieilles Salopes, vite !

Le groupe se pointe lentement pour faire quelques réglages, les yeux ronds, les membres se vanant mutuellement au micro. C’est marrant, ça fait passer le temps. Ils commencent leurs morceaux tranquillou mais se plaignent rapidement de la mauvaise qualité du son. Pour ma part, je le trouvais parfait mais bon. Chaque chanson est superbement jouée, mais le set est entrecoupé de plaintes à propos du son. Il est très bien ce son ! Jouez ! J’ai vraiment apprécié parce que j’aime leur musique, parce qu’ils sont marrants et parce qu’ils sont au point, mais ça aurait pu être encore mieux. Certains diront que le groupe était lassé de toujours faire le même concert, c’est peut-être vrai, mais moi je les voyais pour la première fois.

23h30, fin de la fête. C’était vraiment un très bon concert malgré quelques points négatifs. Mis à part les groupes que je n’ai pas aimés, j’ai eu des soucis avec l’accueil des organisateurs. Le "videur" me saoulait à chaque fois que je rentrais dans la péniche, comme si j’allais resquiller. De toute façon, vu la tronche du "tatouage/pass" (une croix au marqueur sur la main), si certains ne voulaient pas payer, ils pouvaient sans problèmes. Il a également interpelé un gars qui slammait à poil : c’était marrant pourtant, parce qu’il n’était pas plus bourré que ça : on est dans un concert punk, je trouve ça moins génant que les bourrins qui confondent pogo et boxe. J’ai aussi trouvé bizarre que les mecs des distros fassent un cordon devant leurs tables à la fin du concert : le délire sécuritaire touche même les punks. Mais bon.

Mon amie et moi, on a fini la soirée en discutant trois quart d’heures avec le guitariste des Piranhas, c’était bien sympa, c’est un petit groupe a voir.


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