+ Le Loup pour cogiter

Pascal Nègre ment...


L’industrie du disque coule. Non pas parce qu’elle produit de la daube au kilomètre, qu’elle n’investit que dans la pub qui fait chier, et qu’elle est menée par une bande d’abrutis incapable de se remettre en question, non, non, l’industrie du disque coule à cause du pi-ra-ta-ge.

C’est un mensonge éhonté, évidemment ; l’industrie du disque est en train de mourir de sa belle mort... d’épuisement des ventes (les "petits" labels comme Naïve avouent se porter plutôt bien et l’underground s’en bat les couilles). Et pour ne pas voir sa triste réalité en face, l’Industrie du disque s’invente des ennemis. A ses yeux tout individu qui télécharge est un coupable en puissance (ah ah, entre un type qui grave un des multiples tubes de l’été et la major qui vend le single au prix d’un demi-album, qui est le voleur ?). C’est la croisade contre les réseaux P2P. C’est l’apologie du flicage, la répression jusqu’au ridicule (un fillette de douze ans sommée de faire des excuses publiques). Ces gens-là sont dangereux. Et cons comme des bites.

[...] Pourtant, le téléchargement n’est pas pour grand-chose dans les difficultés de l’industrie du disque et la chute des ventes de CD. En réalité, la production a diminué au rythme des mégafusions de la dernière décennie, pour en arriver à un maigre filet de bien peu d’intérêt, noyé dans l’océan des rééditions et des compilations qui ne coûtent rien. En cessant de produire et en cherchant à tout prix le profit rapide, les majors ont scié leur propre branche. [...]

  • Manu Chao :

Les grosses maisons de disques sont en train de mourir, il n’y a plus de place pour elles. C’est comme la fin des dinosaures : il y a un changement de climat. [...] Les grosses boîtes morflent mais les petites aussi. C’est là qu’il faudrait une éthique du public : que les jeunes piratent les gros comme moi, mais qu’ils fassent l’effort d’acheter chez les petits labels. [...]


Je ne suis pas d’accord avec les lois de droit d’auteur et je n’ai aucun problème avec les gens qui téléchargent mon film et le partagent avec les gens tant qu’ils n’essayent pas de faire du profit sur mon travail. Je m’opposerai à ça.

Salut à toi, le flic qui bientôt me lira

Salut à toi, le délateur qui retrouvera enfin bientôt la glorieuse époque de la France milicienne. Salut à toi, le staracadémicien enfin rassuré sur la régence établie des majors sur les circuits de diffusion culturels

Salut et merci à tous d’être là pour assister à l’enterrement de ce lieu de dépravation qu’était cet Internet prétendument libre, truffé de sans-cravattes qui se riaient des lois et des impératifs du Grand Marché Mondial.

L’exécution s’est bien passée, merci à tous de votre discrétion et de votre fair-play. [...]



Aphros - http://www.aphros.fr.st