+ Le Loup pour cogiter > Historiques musicaux

Réactions sur cet historique

Voici quelques réactions parues sur le webzine L'En-dehors, à la suite de cet historique du mouvement anarcho-punk :

  • Yvan Grozny :

L’anarcho-punk ne s’est pas construit sur "les cendres du punk" commercial, mais en marge, parallèlement à celui-ci. Dès le début, il y avait des groupes de ce type (Metal Urbain en France dès 1976).

Les anarchos-punks se droguent souvent aussi, y compris avec des drogues dures. Et oui, l’alcool en est une, puisqu’elle induit une rapide et forte dépendance physique. D’ailleurs, Crass avouait être bourrés comme des polacs pour lutter contre le trac sur scène !

Des groupes comme Offspring ou Greenday ont émergé bien avant ce que dit le texte. En réalité, vers 1993, dans le sillage de Nirvana et de la Sub-Pop (ce qu’on a appelé "grunge", en référence à un qualificatif attribué originellement à Soundgarden, une fois la mode lancée). Il y a dix ans, ces groupes, autoproclamés "néo-punks", passaient déjà sur Fun-radio, où oeuvrait à l’époque ce démagogue post-adolescent dégénérescent de Difool (qui défendait le "nouveau-rock" avec autant de ferveur boutonneuse qu’il défend le rap commercial aujourd’hui sur Skyrock). Leurs clips passaient sur M6.

Heyoka, c’est fini depuis belle lurette, non ?

Contrairement à ce que le texte laisse croire, Crass n’est pas l’instigateur de l’anarcho-punk. L’un de ceux-là, et le plus connu c’est sûr, mais pas le premier.

Mon petit doigt m’a dit que le 21 ter rue Voltaire était un lieu libertaire, voire contestataire, dépassant largement le cadre du punk. Y’en a là-bas qui vont être contents d’apprendre qu’ils sont punks...

"Les anarcho-punks défendent à fond le végétarisme". Ca dépend beaucoup des groupes. Demandons aujourd’hui à Foetus Party, par exemple, ce qu’ils pensent de l’antispécisme, ils se feront un plaisir de nous répondre autour d’un bon steack !

Molodoï "utilise" l’aspect underground ? Sans vouloir les défendre (j’aimais pas Molodoï), je crois que c’est très réducteur. Leur chanteur (François Béru) a quand même été l’un des pionniers de l’underground punk hexagonal.

"Aucun groupe n’adopte le même style de fringues" : malheureusement si. Et les hordes de treillis/rangers ou jeans moule-bite-et-minous, c’est quoi ? Une illusion d’optique ?

"Ras l’front" ne me semble guère assimilable à l’anarcho-punk. Cette asso a été créée dans les bureaux de la LCR. Pas très anar, tout ça. Ce n’est qu’un SCALP pour trotskystes...

"Le travail apporte une certaine liberté" : ah bon ?...



  • N K :

Les erreurs qu’on peut noter ici, c’est que The Exploited ne fait pas partie des groupes d’anarcho-punks. Même si dans leurs chansons, les britanniques proclament l’avenir comme étant le chaos et l’anarchie, il faudrait plus les inscrire dans une optique nihiliste. A noter qu’ils furent les premiers à scander le slogan "Punks Not Dead", et qu’ils ne sont par conséquent sans doute pas de mêche avec des groupes comme Crass. C’était à titre d’information, car je perds pas une occasion de parler de ce groupe ultra-destroy que j’affectionne particulièrement.

A titre personnel, je pense que si des groupes comme les Sex Pistols ou The Clash n’avaient pas existé, le punk (si on peut appeler ça comme ça), serait resté clandestin et beaucoup de gens n’auraient jamais découvert ces groupes qui influencèrent plein de styles musicaux. On peut affirmer que des groupes comme The Offspring ou Greenday ne servent à rien et caricaturent les punks et l’anarchie avec leur T-shirts remplis de A. Mais des groupes peu connus ont été influencés par les premiers groupes connus, ce qui explique que le choix de la maison de disques multinationale n’est pas forcément à déplorer.

En conclusion, arrêtez de vous acharnez sur des groupes et un style musical, qui fait que, encore aujourd’hui, la musique n’est pas seulement réduite à la variété, au rock niais ou aux staracadémiciens de mon cul.



  • K-mille :

Yvan, pour les sappes et le végétarisme c’est dans la théorie et c’était une vraie base du mouvement... Et même de nos jours la plupart des anarcho-punks sont ni fashion ni ne mangent de viande (à la difference des punks commerciaux ou autres fashion victims).

Après c’est vrai qu’il y a de tout quand même mais bon ce texte a l’avantage d’essayer de retracer les grands points - selon l’auteur - de l’anarcho-punk, et l’écologisme radical, le DIY et l’antifashion en sont des composantes importantes, et toujours d’actualité dans la scène anarcho-punk-squatter and co...

Certes les gens de l’Anarcho-Punk Federation partent plus dans des délires fanzinesques que dans l’action concrète à certains moments, mais quand même.


Aphros - http://www.aphros.fr.st