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Lower Class Brats + J’aurais Voulu + Zampano + ...

"La Péniche Alternat" (Paris) - Le 22/02/2006
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Chroniqué par Bidutchou

Une soirée qui commence mal. Cherchez l’erreur : je donne rendez vous à deux amies au métro Bercy et je me retrouve à courir entre Quai de la Gare et Bibliothèque pour les retrouver. Mon cerveau devait être éteint. C’est donc après avoir couru pendant trois quarts d’heure et avoir fouillé le quai François Mauriac pendant trois autres, qu’un couple de punks m’indique la rive opposée : quai de Bercy, c’était pourtant si simple. Le plus épatant, c’est que le concert n’avait même pas débuté. Quelques railleries de la part de mes camarades, et nous voilà partis pour la cale de la Péniche Alternat’.

Un paquet de punks et de skins bien chauds est au rendez vous. Crêtes, clous et rangers se bousculent en pagaille. Une ou deux casquettes tentent de se frayer un passage jusqu’à la scène où Zampano se met en place.
Le groupe, lui, n’est pas du tout porté sur le look et ces quatre jeunes gens me plaisent déjà rien que pour ça. Les premières notes font vibrer les amplis et c’est parti pour un bon moment de punk rock français. Le groupe est servi par un très bon son : la musique n’est pas trop forte et la voix se démarque bien. Mais malgré une bonne motivation, le groupe finit par perdre mon attention du fait de la longueur des chansons et du manque d’interactions avec le public. C’est pourtant quelque chose de nécessaire pour casser un peu le rythme et la monotonie. Il me faudra un autre concert pour juger, car ce groupe est somme toute plutôt bon.

En deux temps trois mouvements, J’aurais Voulu... est en place. Il faut dire que c’est ce groupe qui m’a motivé pour venir et que j’attends pas mal de leur part. Les premiers riffs débarquent et le son semble bon, mais l’enthousiasme retombe un peu lorsque je me rends compte qu’on n’entend pas la voix. Dommage, c’est vraiment le genre de soucis technique qui dessert carrément une prestation. Mais bon, l’ingé son finit par régler le problème. Les chansons s’enchaînent, les mélodies me bottent vraiment, mais les textes moins. On sent beaucoup l’influence des zikos de la Brigada, car ça tourne souvent autour de la camaraderie bien virile et de la solidarité. Je reste donc sur ma faim malgré le morceau "Punk Rock" que j’aime beaucoup. Le set se termine (trop) vite, pour laisser place à une surprise : Salvation, un groupe parallèle avec les mecs de J’aurais Voulu... et Alteau des Bad Lieutnants au chant. Le tout donne de la zik plutôt banale, un chant bof... Je suis frustré car j’aurais préféré entendre plus de morceaux du groupe de Colmar.

Une amie m’embarque dehors, le temps d’une clope, ce qui me permet de repérer la trombine de Jokoko, dessinateur de Guerilla Poubelle. Sur le quai, mon amie retrouve un de ses potes qui nous explique rapidement pourquoi il est sorti de la salle. Un phaco lui aurait soufflé sa bière à la gueule... (c’était donc ça les goutelettes qui m’ont agressé les yeux !). S’ensuit une petite critique de ma part à propos des mecs qui se noient dans leur vomi à chaque concert, tandis que Till des GxP me file un de ses flyers.

Retour à fond de cale où le groupe britannique Sick On The Bus a déjà commencé à jouer. Les membres sont plutôt âgés et le chanteur ressemble à celui des Trotskids, en plus gras. Leur musique me saoule vite malgré une bonne énergie : gueulantes rauques, mélodies violentes et répétitives. Je décroche rapidement, et j’esquisse un sourire en observant le phaco proposer laborieusement de la bière à une amie straight edge. La suite, vite !

Le dernier groupe, Lower Class Brats, se pose tout de suite comme le meilleur de la soirée. Ces Américains coiffés de chapeaux melons, semblent tout droit sortis d’Orange Mécanique. Ils ont une vraie présence scénique et on sent vite que la plus grande partie du public est venue pour eux. La musique démarre et l’énergie du groupe se communique rapidement à la salle. Loin du trip destroy du groupe précédent, les Brats me ravissent les oreilles. La voix est audible, les mélodies sont variées et rageuses. Du street punk à l’ancienne qui est plus que jouissif en cette fin de soirée. le chanteur affiche une banane délirante et semble vraiment prendre son pied. J’aurais encore plus profité du spectacle si je ne m’étais pas autant collé à une des enceintes. C’est un groupe à voir absolument.

A 23h30, le concert est plié et les discussions se poursuivent sur le quai. Le niveau d’ébriété général de l’audience fait naître quelques embrouilles, mais tout le monde finit par rentrer gentiment chez soi, sans oublier d’effrayer un tantinet les passants.
En bref, une soirée sympathique dans le microcosme punk parisien.


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