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1. Le phénomène d’abstention

D’après le site : Subsociety.org

Après avoir bien tapé sur les abstentionnistes aux dernières élections présidentielles 2002, sûrement pour masquer leur propre responsabilité dans le score du fascisme, les médias et autres donneurs de leçons de tous poils se sont aperçus que, malgré leur matraquage électoraliste, l’abstention ne cesse de se renforcer pour atteindre plus de 40% des inscrits au législatives. En comptant les non-inscrits, on s’approche donc d’une majorité de la population :

  • qui refuse de signer un chèque en blanc à n’importe quel escroc corrompu et avide de pouvoir,
  • qui en a marre qu’on décide du déroulement de sa vie à sa place
  • qui ne peut supporter la mascarade électorale et son cortège d’hypocrisies, de mensonges, de manipulations médiatiques, de coups bas, de promesses jamais tenues, de discours sécuritaires prétextes à plus de contrôle social...,
  • qui est dégoutté que la démocratie se résume ce pseudo choix et à de rares référendums du style : "Vous préférez vous faire enculer tous les 5 ans ou tous les 7 ans"
  • qui sait que le vote blanc légitime le système électoral en place et n’apparaît jamais dans le décompte des voix.

Mais s’abstenir ne signifie pas se foutre de ce qui reste de l’avenir du monde...

L’abstention active est motivée par la conscience du fait que ces élections sont non seulement inutiles mais dangereuses. Elle oppose le fait de choisir son maître, un " représentant " sans mandat impératif, (donc libre de faire absolument tout ce qu’il veut sans rendre de comptes), à celui d’ouvrir sa gueule tout le reste du temps . Non pas pour foutre la merde (elle est déjà là), mais pour la remuer, afin qu’un maximum de personne se rende compte que ce système pue, qu’il est fondé sur un gros tas de fumier nauséabond.

Certe, la force des hommes politiques est d’avoir dégoutté les gens du terme même de politique, qui est devenu synonyme d’abus de pouvoir, de corruption, de démagogie..., ce qui n’aide pas à reformer un mouvement social suffisamment solidaire et important pour se défendre. L’"élite" (entendez les énarquo-bourgeois) peut alors gérer le capitalisme suivant ses intérêts et s’accrocher au pouvoir comme des poux pendant 30 ans, sans craindre d’être virée par le peuple. Au pire auront-ils à faire face à quelques manifestations corporatistes ou étudiantes ponctuelles.

Il est évident qu’un individu qui ne se sent pas concerné et impliqué dans un projet ne participera pas à son développement, et même, se sentant exclu, pourra aller jusqu’à essayer de le détruire. C’est d’autant plus vrai si ce projet de société est néo-libéral, colonialiste, fascisant et guerrier, qu’il consiste à enrichir une poignée de multimilliardaire au détriment du reste de la planète et de son environnement, à abrutir les masses qui pourraient avoir accès à la culture, et maintenir les autres dans l’ignorance...

La société se coupe ainsi d’un pourcentage énorme de forces créatrices, d’intelligences, de compétences et d’expériences. La hiérarchie est une machine à déresponsabiliser, à frustrer, à diviser et à étouffer les initiatives individuelles et collectives. L’alternative à la pensée verticale est justement dans la mise en place de structures en réseau d’éléments autogérés et coordonnés, partant du quartier, ou de la commune, gérées par des comités d’habitants réunis par thèmes (culture, éducation, transport...). Ces thèmes étant également fédérés à un niveau géographique plus large, sans limites. Au lieu de çà, on nous prépare l’inverse, c’est à dire pour prendre l’exemple des Etats Unis d’Europe, un gouvernement fédéral qui sera vraisemblablement élu par les gouvernements constituants. Ce système éloigne encore un peu plus l’individu des décisions politiques (dans le sens gestion de la cité) et permettra aux futurs gouvernements de reporter la responsabilités des nouvelles lois anti-sociales sur le dos du nouveau grand manitou. Ce fameux système de report de responsabilité, celui là même qui permet à toutes les armées de faire de n’importe quel appelé, un bourreau, un tortionnaire, un assassin sans remords, fier d’avoir violé pour l’honneur de sa patrie, parce que les ordres sont les ordres...

Dommage, quand les gouvernants, responsables mais pas coupables de toutes les guerres entre autres légers inconvénients, se révèlent être de parfaits irresponsables : Des escrocs comme Chirac, des abrutis finis comme Bush père et fils, des fascistes mafieux cumulant pouvoir financier, politique et médiatique (le coup du chapeau pour Berlusconi), des nazis comme Heider, des nostalgiques du KGB tendance nationaliste comme Poutine, des pions placés par la CIA ou par les multinationales en Afrique et en Amérique du sud, et autres dictateurs plus ou moins déguisés en démocrates.

Suite : La politique, une histoire de fric

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